La plupart des cartographies des risques opérationnels que nous sommes amenés à examiner mettent en évidence le départ ou la perte d’un collaborateur clé parmi les risques majeurs. Et force est de constater que les entreprises d’assurance concernées éprouvent de grandes difficultés à maitriser ce risque tant la mise en œuvre de solutions adéquates pour s’en prémunir, apparait complexe.
Concrètement, de quoi parlons-nous ?
Les risques « ressources clés » peuvent être définis comme les situations potentielles ou avérées dans lesquelles une entreprise subit une désorganisation du fait d’une absence temporaire, durable ou définitive de collaborateurs identifiés comme étant des ressources rares dans une organisation.
La première des complexités est, dans un premier temps, d’identifier ces ressources clés. On a bien souvent tendance à vouloir restreindre le périmètre des ressources clés d’une entreprise d’assurance aux dirigeants effectifs ainsi qu’aux responsables de fonctions clés. Il conviendrait plutôt d’identifier les profils experts disposant de compétences rares, difficilement remplaçables en cas de départ.
Dans une acceptation plus large, la problématique « ressource clé » peut également s’étendre au prestataire externe exerçant pour l’entreprise d’assurance une activité critique ou importante.
Face à ces différentes situations, il apparait donc utile de cartographier les risques de départ de ces ressources clés en croisant la probabilité qu’un collaborateur clé puisse être notamment démarché par la concurrence et le laps de temps incompressible pour identifier un profil « similaire » sur le marché du travail.
En parallèle, l’identification des « ressources clés » dont le départ serait le plus préjudiciable pour l’entreprise doit inciter les dirigeants de l’entreprise à prévenir ces situations potentielles en favorisant, tant que faire se peut, la polyvalence ou le déploiement de back-up. Ou anticiper et se préparer à un départ plus ou moins probable d’une ressource clé au travers de dispositifs plus formels tels qu’un plan de succession, de transmission ou de mentorat.
Par ailleurs, à l’instar du proverbe qui veut que « les cordonniers sont les plus mal chaussés », il est paradoxal que les entreprises d’assurance ne s’appliquent pas à elles-mêmes les vertus des contrats d’assurance dits « homme clé » qui ont pour objectif de compenser financièrement le préjudice subi par une entreprise lors de la perte momentanée ou définitive d’une personne essentielle à la poursuite de son activité.
Si la gestion du risque « collaborateur clé » peut, de prime abord, revêtir un caractère complexe dans la mesure où celle-ci requiert des compétences managériales spécifiques, les différents moyens de maitrise à leur disposition doivent inciter les dirigeants des entreprises d’assurance à agir et se couvrir face aux enjeux bien souvent sous-estimés.